Jean Pierre BERTHOMÉ

Nous partageons la peine de toute la famille en ce moment de deuil et lui adressons l’expression de toute notre sympathie dans cette terrible épreuve.
Nous garderons les souvenirs des bons moments passés ensemble.
Sincères condoléances

C’est avec une grande émotion que j’ai appris la disparition de Jean-Pierre.

Jean-Pierre a été une rencontre déterminante. En m’accueillant dans le département de cinéma à Rennes, j’ai intégré une équipe collégiale et pluridisciplinaire. C’est grâce à lui que j’ai été initiée au sein de ce département au travail de recherche sur les archives cinématographiques et audiovisuelles, et que j’ai fait la connaissance de François Thomas – un collègue et un ami cher.
Et puis, c’est Jean-Pierre, spécialiste de Jacques Demy, qui m’a encouragée à m’intéresser à l’œuvre d’Agnès Varda… Une autre rencontre déterminante puisque j’ai pu travailler sur et avec Varda pendant quinze ans – trois expositions, maints articles et un catalogue sur sa troisième vie d’artiste multimédia.
La vie a voulu que je quitte Rennes pour poursuivre ma carrière aux États-Unis.

Je regrette beaucoup que je n’aie pas l’occasion de le revoir à mon retour en France pour lui dire toute ma reconnaissance.

J'ai vraiment du mal à m'y faire, depuis samedi dernier…
C’est François Thomas qui m’a prévenu. Jean-Pierre et François ont cosigné plusieurs travaux fondamentaux sur Orson Welles, dont notre dossier de Positif de septembre qui comprend un texte époustouflant de Jean-Pierre. Un nouvel ouvrage paraît ces jours-ci aux Impressions Nouvelles, comprenant les entretiens qu’ils ont mené (ensemble ou séparément) depuis plusieurs décennies avec des collaborateurs et collaboratrices de Welles. Il y a quelques jours encore, personne n’aurait pu imaginer que ce livre serait en partie posthume.
Toutes les personnes qui le connaissaient savaient à quel point Jean-Pierre était un être exceptionnel, en plus d’un collègue brillantissime et érudit, spécialiste entre autres du décor de cinéma (auquel il a consacré plusieurs livres majeurs) et du cinéaste Jacques Demy. Cela fait 50 ans que nous nous fréquentions, lui et moi, depuis mon adolescence cinéphile et les fameux « CICI » organisés par Bernard et Alice Chardère. Je peux dire qu’il a changé ma vie en me donnant ma première chance d’enseigner à l’université (c'était à Rennes), comme chargé d'enseignement puis PAST (professeur associé à temps partiel)… puis en me donnant des conseils vitaux après avoir assisté à mon premier cours (piteux). Sous sa barbe bienveillante et son sourire complice se cachait en effet un tempérament lucide, franc, rigoureux, que l’on pouvait trouver impitoyable alors qu’il était simplement intègre. Son caractère obstiné (euphémisme) avait le don d’exaspérer parfois ses contradicteurs, mais il aimait la discussion, doutait énormément sous ses airs doctes, et sa façon bougonne d’admettre qu’il lui arrivait de se tromper était inimitable. De même que son sourire en coin quand on le charriait…
Le destin a voulu que nous débutions à POSITIF dans le même numéro, celui d’été 1979, dans un dossier consacré à deux cinéastes classiques alors quasi inconnus: Rowland V. Lee pour lui, John M. Stahl pour moi! Mais Jean-Pierre avait déjà une expérience considérable comme chercheur et historien du cinéma, alors que je n’étais qu'un étudiant en médecine autodidacte!
Il y a quelques années, il avait quitté sa grande maison des environs de Rennes (un Xanadu alibabaesque aux archives infinies) pour une merveilleuse demeure à Saint-Malo. C’était aussi un ami d’une fidélité absolue, un hôte (et un cuisinier) hors pair.
Ces quelques mots sont pour Jackie, qu’il est impossible de ne pas adorer, et à Vanessa, Cécile et Philippe que j’ai vu (de loin) grandir. Je les embrasse.

J'ai posté une version ce texte sur ma page Facebook.

De tendres pensées pour vous tous.
Je garderai en mémoire tout les moments passés en famille, le ski, les délicieux plats cuisinés par JP mais également les débats sur le monde du cinéma...
Je penserai fort à vous les Berthomé. Je vous envoies pleins de bisous...
Julie et toute la famille Pingouis

Quand nos pensées vont vers JP. Ce n’est pas delà tristesse que nous ressentons mais plus tôt de la joie.Joie de l’avoir rencontré,d’avoir eu ces échanges si riches et variés souvent accompagnés de plats succulents dont il avait les secrets. Ces nourritures nous bonifiaient. Merci JP Pascal Malika